Spectacle musicale, Wilde-Chopin au Théâtre du Ranelagh.
1-JDavy, Michel Voletti, Interview.
Bonjour et bienvenue sur clicinfospectacles.
Comédien, on ne vous présente plus. Vous êtes sur les planches du théâtre du Ranelagh pour 9 représentations exceptionnelles de « Wilde-Chopin »
Comment le spectacle musical a-t-il vu le jour ?
M.V, Ce spectacle a vu le jour grâce à Pascal Amoyel à qui j’avais donné le texte à lire en lui expliquant que j’aimerai faire une lecture de cette lettre en étant accompagné par un pianiste.
Pascal a lu le texte, l’a trouvé très beau et m’a présenté Michael Lipari-Mayer qui était un de ses anciens élèves.
Ensuite, il nous a proposé de nous prendre dans son festival des bords de Marne « Note d ‘Automne » spécialisé dans la lecture de textes accompagnées par de la musique live. Le spectacle était né !
2-JDavy, Quelle vision aviez-vous d’Oscar Wilde ?
M.V, Celle d’un très grand écrivain. Il avait une image un peu sulfureuse par sa vie débridée à une époque puritaine, mais il était reconnu comme un auteur brillant et a très vite connu le succès et la gloire.
C’était un mondain habitué aux honneurs, aux cocktails, un exubérant.
A mon avis, il devait avoir des côtés prétentieux et snobs. Mais c’est l’auteur qui m’intéressait plus que tout.
3-JDavy, Qu’est-ce qui vous a plu dans ce texte « De Profundis » ?
M.V, La beauté du texte, sa profondeur. Avec cette lettre Wilde s’est ouvert comme il ne l’avait jamais fait. Il se dévoile sans fard, sans protection.
Il se met à nu. C’est tout simplement sublime.
4-JDavy, Comment se place t il dans son œuvre et comment se fait il qu’il soit moins connu que le reste ?
M.V, C’est un de ses tout derniers textes. Il l’a écrit du fond de sa cellule alors qu’il purgeait une peine de deux années de travaux forcés pour homosexualité.
« De Profundis » est moins connu car c’était une lettre destinée à son jeune amant qui ne devait être lue que par Ce dernier.
ElIe fut éditée à titre posthume, je crois, 5 ans après sa mort.
5-JDavy, Est-ce un texte biographique ?
M.V, Ce n’est pas autobiographique dans le sens Où il ne raconte pas sa vie.
Mais c’est un retour et une réflexion profonde sur des évènements de sa vie qui ont changé toute son existence.
6-JDavy, Ce côté très intime « De Profundis » était ce primordial pour vous ?
M.V, Si vous voulez parler du parti pris du spectacle, absolument. La lecture permet de rester dans l’intimité de l’auteur sans passer par le jeu de l’acteur qui peut dénaturer la vision et surtout l’écoute du spectateur. Il fallait juste être un « passeur » et laisser le spectateur dans son propre voyage à la fois musical et littéraire. La musique sublime les mots.
7-JDavy, Vous l’avez adapté et sur scène vous êtes le récitant, qu’est qui a été le plus difficile ?
M.V, L’adaptation d’une telle œuvre, est difficile car pour respecter l’auteur d’une lettre aussi intime, c’est un vrai travail d’équilibriste. L’adaptation s’est faite en trois étapes et m’a pris plus d’un an.
Le travail du récitant est plus simple à partir du moment Où on accepte de découvrir chaque soir un texte comme quand on découvre un livre, sans essayer d’interpréter ni de jouer.
Simplement être dans le partage d’un texte sublime et des émotions qu’il fait naître en chacun de nous.
8-JDavy, Est-ce le récitant qui s’approprie le texte ou inversement est-ce le texte qui s’approprie le récitant ?
M.V, Ce serait plutôt le texte qui, non pas s’approprie, mais s’insinue dans le récitant. Même si en lisant cette lettre, on ne peut s’empêcher d’y mettre un ressenti personnel.
9-JDavy, Vous êtes accompagné sur scène par Mickael Lipari-Mayer, pouvez vous nous le présenter ?
M.V, Mickaël est un jeune pianiste de 25 ans qui a commencé très jeune à jouer et a fait son premier concert à l’âge de 6 ans !
Elève de Pascal Amoyel, après de nombreux prix dans différents conservatoires et concours, il est parti se perfectionner au Canada et aux Etats Unis où il a également participé à de nombreux concerts.
10-JDavy, Pianiste, durant plus d’une heure 30 il vous accompagne avec des morceaux de Chopin, mais aussi de Schubert ou Ravel, comment avez-vous fait le choix ?
M.V, C’est Mickaël qui s’est chargé de trouver les différents compositeurs et morceaux. Il me les a proposés et nous avons fait un choix en fonction du texte pour faire de sorte que notes et mots communient dans une parfaite harmonie.
11-JDavy, En vous remerciant, pour finir, qu’est-ce qui vous rapproche d’Oscar Wilde ?
M.V, L’amour de la vie, de la musique, des mots, de la beauté, de la croyance… Oui, l’Amour et tous ses méandres est ce qui me rapproche le plus d’Oscar Wilde. Merci pour ce moment de partage.
Jean Davy, le 05 novembre 2019,
pour clicinfospectacles
Wilde – Chopin. Théâtre du Ranelagh.