1- J.D. Jean-Charles Gandrille, bonjour et bienvenue sur Clicinfospectacles.fr, tout d’abord pouvez-vous vous présentez à nos lecteurs ?
J-C G. Je suis compositeur de musique classique. J’ai commencé à composer à 10 ans et demi. D’autres ont commencé plus jeune ! Le choix de ce genre s’est tout de suite imposé pour certaines raisons particulières comme je vous l’expliquerai. Tout en ayant eu une formation rigoureuse au Conservatoire National de Paris, pour me faire connaitre j’ai présenté des concours internationaux depuis longtemps (2000), et j’en ai remporté pratiquement une dizaine. En février prochain, je serai à Taïwan, où je suis à nouveau finaliste d’un concours international de composition pour orchestre, le prestigieux Concours International de Composition « One Song ».
2- J.D. Votre dernier album « Piano Trios » vient de sortir aux Editions Paraty, quelle en a été l’origine ?
J-C G. J’adore la formation du « Piano Trio » en anglais, qui signifie en Français le groupe suivant : violon, violoncelle et piano. C’est pour moi l’équilibre parfait. J’avais écrit trois œuvres pour cette formation que j’ai voulu réunir sur un même disque, en incluant un quatrième trio, composé spécialement pour le disque.
3- J.D. Regroupant pas moins de dix morceaux, y en t il des totalement inédits ?
J-C G. Ils apparaissent tous pour la première fois dans un disque. Mais ils avaient eu tous leur première en concert, hormis les deux derniers morceaux qui ont vu leur première lors du concert de sortie du disque au Collège des Bernardins à Paris récemment.
4- J.D. Leur écoute nous transporte dans la réflexion pour ne pas dire méditation ?
J-C G. J’aime jouer sur les contrastes. Aussi certains morceaux nous portent au rêve, à l’évasion, la poésie, la nostalgie. Alors que d’autres sont clairement dansants, et nous invitent à la joie et la jubilation rythmique.
5- J.D. Quelles sont vos influences musicales ?
J-C G. Maintenant quadragénaire, j’espère être arrivé à trouver une singularité, une personnalité bien à moi, mais rien ne nait de rien, et j’admire les compositeurs classiques du passé qui savaient écrire de belles phrases, de belles mélodies, et aussi souvent avait une maitrise technique notamment du contrepoint, une particularité propre à la musique classique, qui est l’art de superposer l’une au-dessus des autres des lignes mélodiques différentes à chaque instrument de l’orchestre. Parmi eux, je pourrais citer : Chopin, Schubert et Ravel ; et aussi dans un autre domaine John Williams.
6- J.D. Comment définiriez-vous votre parcours créatif ?
J-C G. Après mon enfance et mon adolescence où mes compositions me permettaient de découvrir l’art de composer, par l’exploration, rythmique, harmonique (les accords) et mélodique, avec des influences par rapport à ce que j’aimais et écoutais ; quand j’ai commencé l’étude de l’analyse musicale en conservatoire vers 17-18 ans, je me suis mis à écrire des œuvres plus complexes, plus savantes, plus dissonantes, c’était à l’image des musiques que l’on étudiait dans ces cours. Il m’a fallu un certain nombre d’années pour ne plus être sous ce joug, et trouver un naturel, une évidence…tout un chemin, afin d’être accessible au plus grand nombre. C’est finalement ce que je souhaite de tout cœur aujourd’hui : pouvoir émouvoir par un large consensus intergénérationnel. Pourquoi pas à l’instar de l’unanimité d’un coucher de soleil. Une utopie peut-être… ou peut-être pas.
7- J.D. Vous avez participé à la compilation « Notre-Dame, Cathédrale d’émotion », comment percevez-vous la musique sacrée et quelle place occupe-t-elle dans votre musique?
J-C G. Il faut faire un constat : L’essentiel des chefs-d’œuvre au répertoire de la musique classique est le fait de compositeurs croyants, et d’œuvres de musique sacrée. Requiems, messes, cantates, passions, oratorios…mais aussi concertos et symphonies « inspirés »
Cette musique classique et cette musique sacrée est celle qui m’a convaincu dès le départ dans la petite enfance. En effet, si une chanson d’une chanteuse de pop de nos jours peut être agréable, plaisante, divertissante, énergisante, entrainante, je ne crois pas que l’on puisse évoquer les critères de la musique classique : Dans la musique classique il y a une émotion esthétique : on va dire et penser comme devant une toile de Van Gogh : c’est beau, je suis ému, cela me bouleverse, cela m’élève, c’est profond, c’est fin, c’est délicat… Finalement la musique classique c’est de l’art, qui apporte une transcendance, et nettement moins les autres. Ce sont des catégories différentes, et je ne reviendrai jamais sur mon choix.
Mais si la musique sacrée m’attire, j’aime aussi écrire de la musique purement instrumentale.
8- J.D. Pour « Piano trios » vous êtes accompagné par les très talentueux David Galoustov au violon et Grégoire Korniluk au violoncelle, comment c’est passé votre collaboration ?
J-C G. David Galoustov est un compagnon musical de longue date, j’ai déjà beaucoup écrit pour lui, et nous avons fait de nombreux concerts. Son jeu de violoniste nous bouleverse par son humanité et de même aussi le jeu de Grégoire Korniluk. Leur immense talent, leur gentillesse
Ont beaucoup compté pour faire appel à eux, et l’enregistrement a été une grande joie ensemble.
9- J.D. En vous remerciant, quelle relation avez-vous avec le piano ?
J-C G. Le piano est un confident, je compose beaucoup sur mon piano à queue. Le piano
Pour moi est l’instrument de la nostalgie, illustrée par les compositeurs romantiques au XIXème siècle. Mais il ne se résume pas que à cela, encore plus avec un violon et un violoncelle ! Le piano est mon instrument préféré, et aussi le violon et le violoncelle, même si je joue aussi de l’orgue d’église !
Propos rapporté par Jean Davy, le 10 janvier 2025 pour clicinfospectacles