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Fédérico Casagrande, Interview

Pour la sortie «Looping Mont Blanc » (Album Soundfede/ Inouie Distribution)

1- J.D. Fédérico Casagrande, bonjour et bienvenue sur Clicinfospectacles.fr, guitariste de jazz reconnu avec pas moins de 18 albums à votre actif, actuellement vous présenter votre dernier projet vidéo musical, faut-il vous présenter toujours comme guitariste ou comme vidéaste ?

F.C. Bonjour à vous ! Je dirais plutôt comme guitariste ; l’expérience video n’a débuté qu’il y a deux ans, je me sens encore néophyte dans ce milieu.

2- J.D. Après votre travail sur les Dolomites en Italie ou sur le Népal, qu’est qui vous a
intéressé dans le Mont Blanc ?

F.C. Je n’avais pas encore mis les pieds sur les Alpes de l’Ouest et j’étais très curieux. Le tour du Mont Blanc est un trekking très connu autour d’un massif mythique !

3- J.D. Pourquoi ce titre « Looping Mont Blanc » (Album Soundfede/ Inouie Distribution) ?

F.C. Le tour du Mont Blanc est évidemment un parcours boucle (en anglais « loop »). Le principe sur lequel j’ai conçu les improvisations est aussi celui de la boucle (pédale de loop): enregistrer plusieurs couches de musique l’une sur l’autre.

4- J.D. Est-ce la continuité de votre précédent disque de 2020 «Under Water – The Way Out » ?

F.C. La seule chose en commun entre les deux disques est qu’il s’agit de guitare solo. Pour tout le reste, ils sont très différents : l’un est à la guitare acoustique quand l’autre est à l’électrique. Under Water est aussi quasi complètement écrit quand Looping Mont Blanc est entièrement improvisé.

5- J.D. Vous êtes parti seul dans un trek en direction du refuge du Plan Glacier, dans ces conditions avez-vous redécouvert le bruit ?

F.C. Le son de la nature est un silence fait de beaucoup de sons peu perceptibles : le vent, les oiseaux, les rivières. Ça accompagne le rythme de marche et des pensées.

6- J.D. Est-ce que ça eu un impact sur votre inspiration dans la création des 14 morceaux qui composent « Looping Mont Blanc » ?

F.C. Ça crée le contexte ideal pour la création.

7- J.D. A son écoute, bien plus qu’un voyage c’est presque une introspection que vous nous proposez ?

F.C. Absolument. Comme tout voyage en solitude, une grande partie est représentée par un chemin intérieur et celui-ci est imprégné par la musique.

8- J.D. Le bruit voire le silence des Dolomites, du Népal et du Mont Blanc est il le même ?

F.C. Chacun de ces lieux a des caractéristiques de paysage, rocher, faune, horizons, échelle propre à lui-même.  

9- J.D. Comment s’est passé le tournage des courts qui accompagnent chaque morceau et quelles ont été techniquement vos contraintes ?

F.C. Pour chaque court il y a 4 point des vues : deux GoPro, un téléphone et un drone. L’installation du matériel video est la partie qui prend le plus des temps dans le processus des enregistrements. Ça n’est pas facile de trouver le bon angle de prises et de s’assurer que tout marche bien avant de commencer à faire de la musique.

10- J.D. Selon vous quel point commun existe-il entre la musique et l’image ?

F.C. Au moment de l’improvisation dans la montagne le processus musical s’est déroulé de façon très instinctive. Mais il y a un lien indéniable entre les endroits où elle a été enregistré et la musique. Les images sont censées rendre aux auditeurs les contexte et compléter le son.

11- J.D. Quels ont été les points de départ dans votre travail de création, la musique ou les lieux ?

F.C. Dans ce projet les lieux ont eu surement la priorité comme inspiration créative.

12- J.D. Après « Looping Mont blanc » voyez-vous le Mont Blanc différemment ?

F.C. Ce massif reste toujours mutique pour moi et cette musique rend hommage à la contemplation de cette beauté.

13- J.D. En vous remerciant, votre relation à la musique a-t-elle changée après ?

F.C. Ma relation avec la musique n’a pas forcément changé mais ce type de projet me donne envie de continuer à explorer la relation entre musique, lieux et solitude.

Merci beaucoup à vous ! Federico 

Propos rapporté par Jean Davy, le 08 juin 2025 pour clicinfospectacles