Adaptation de l’ouvrage éponyme, chien blanc, de 1970 du célèbre écrivain Romain Gary qui même s’il  n’est pas totalement autobiographique s’inspire très fortement de son mariage dans les années 60  avec Jean Seberg l’inoubliable « Sainte Jeanne » d’Otto Preminger et qui sera en 1960 consacrée pour son rôle de  Patricia Franchini dans  « A bout de Souffle » de Godard.

Elle sera la toute première actrice blanche à prendre fait et causse pour les droits des Noirs Américains dans cette Amérique très pour ne pas dire encore ségrégationniste lors des grandes émeutes raciales américaines après l’assassinat du révérend Martin Luter King. A travers l’histoire de ce chien Batka, qu’ils recueillent,  chien du sud dressé  à s’attaquer qu’aux Noirs, que faire ?
C’est toutes leurs certitudes et leurs combats qui vont être remises en causes. Leur couple résistera-il à l’Histoire ?

Après Samuel Fuller en 1982 et son « Dressé pour tuer » avec Kristy McNicrol et Jameson Parker, à la réalisation Anais Barbeau-Lavalette connue pour en 2013 « Inch Allach » ou « La déesse des mouches à feu » en 2021 s’approprie avec beaucoup de talent, de sérieux et de respect  l’esprit  de l’œuvre originale  de Romain Gary qui malheureusement ne nous a jamais parue  aussi contemporaine depuis son écriture que maintenant, et nous interroge.

A travers ce couple Gary/Seberg, incarné à l’écran par  Denis Ménochet (« La moustache » en 2004 ou « Inglorious Bastards » en 2009 entre autres) et Kacey Rohl ( Prudence dans « Le Chaperon rouge » ou Abigail Hobbs dans la série  « Hannibal »), lui charismatique, réfléchi et elle engagée et rebelle, nous interroge « à quel point un conflit, une guerre, une douleur, qui ne nous appartient pas peut-elle devenir la nôtre » et comment notre engagement peut être perçu par les principaux intéressés.
Faut-il se l’accaparer au risque de le déposséder ?