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Amazing Ameziane, interview

1- J.D. Amazing Ameziane, bonjour et bienvenue sur Clicinfospectacles.fr, tout d’abord pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
•A.A. Bonjour et merci pour cette invitation. Améziane ( mon vrai prénom ), et Amazing ( le fabuleux ) car si vous me laissez 6 mois avec une pile de DVD et une connexion internet… vous aurez, comme par magie, un livre de 200 pages pour partager avec vous, ma passion du cinéma.
Sinon… illustrateur, directeur artistique, scénariste BD & Ciné, designer. 28 livres et un artbook depuis 2003. Traduit dans 17 pays. Best Seller du NY Times et Eisner Awards nominé. Allez, j’arrête de frimer.^^

2- J.D. Vous venez de publier aux Editions du Rocher « Spielberg » quel est votre tout premier souvenir ?
• A.A. LES AVENTURIERS DE L’ARCHE PERDUE.
Un choc visuel et sensoriel énorme. J’explique cela en détail dans ma préface. C’était le premier film qui était à la hauteur des comics Marvel que je lisais dans STRANGE.
Et contrairement à ses collègues, Steven lui a fait une suite très vite après. Grâce à Lucas… pas étranger aux séquelles.
INDIANA JONES ET LE TEMPLE MAUDIT,  une fois que je l’ai enregistré en vhs… je le connaissais par cœur. Un dimanche à table avec mes parents… je leur ai fait tout le film. Tous les dialogues. Tous les bruits.
Mes parents étaient surpris mais ils ont tenu le coup 2 heures.

3- J.D. Par rapport au cinéma de cette époque, qu’est qui le différenciait ?
•A.A.  Tout. Les images étaient inédites.
C’était un peu ‘horreur’ pour des pré-ados, donc ultra transgressif (LES DENTS DE LA MER, les nazis qui fondent à la fin du premier), on adorait. Sans pouvoir encore choper les références cinématographiques cachées. N’oublions pas la musique de John Williams. Énorme.
Les années 80 nageaient dans une médiocrité ambiante au niveau du ciné… et des coupes de cheveux. Tout ce que touchait Steven… se transformait en or (RETOUR VERS LE FUTUR, LES GOONIES, SHERLOCK Jr…).

4- J.D. Pourquoi utiliser le « Je » pour le raconter ?
•A.A.  L’originalité de la collection CINÉ TRILOGY est que le réalisateur nous raconte lui-même sa vie. Tous les livres seront différents en fonction de sa personnalité. C’est un Bio Pic (biography & Pictures), mais aussi un roman graphique, un art book et un vrai livre de cinéma oû tout est scrupuleusement documenté et vrai.
Je m’offre une license artistique pour présenter les faits historiques de la façon la plus agréable possible.

5- J.D. Bien plus qu’un portrait c’est une passionnante biographie, quelles ont été vos sources ?
• A.A. Je ne veux pas récupérer des anecdotes qui soient passées à travers le prisme d’une autre personne. Je les récupère directement de la bouche du réalisateur.
Brut, sans filtre. Des centaines d’heures d’interviews sur youtube ou autres. 70% des dialogues proviennent donc directement des réalisateurs. Pour les 30% restant, je les crée en traitant les réalisateurs comme des persos de fiction. Qui sont-ils? Comment parlent-ils? Quels sont leur tics de langage? Quelles sont leurs histoires favorites et leur façon personnelle de les raconter?
TARANTINO est le plus drôle. COPPOLA le plus sérieux. STEVEN est celui qui  doute le plus de lui et considère le tournage comme une expérience très participative.

6- J.D. On apprend entre autre qu’il a débuté à la télévision, était ce ou est ce courant ?
•A.A.  Non, car le saut entre la tv et le cinéma est rare, même de nos jours. Encore à son âge. 24 ans environ pour le premier COLUMBO (sept 71). Et puis DUEL ( un film TV à 25 ans), SUGARLAND EXPRESS (27 ans) … et LES DENTS DE LA MER (28 ans). C’est pas rapide, c’est de l’HyperEspace…
Tout cela car il était impossible d’ignorer son talent.

7- J.D. « un film pour eux et film pour moi » pouvez-vous nous en parler ?
•A.A.  C’est la théorie de Steven, plus tard récupérée par Scorsese, qu’il est judicieux de s’attirer les bonnes grâces des studios en faisant un film pour eux , pour après financer un film perso, avec le crédit du box office de la commande. Quand vous êtes banquable au box office, vous ne faites que des films pour vous. C’est smart comme idée. Pour Steven et Martin, même les commandes deviennent des films personnels, de toute façon.

8- J.D. Selon-vous y a-t-il une cohérence dans son cinéma ?
•A.A.  Oh oui. Il a été un grand enfant jusqu’à E.T. Puis un homme adulte qui n’a pas oublié l’enfant qui est en lui.
Ensuite il a voulu s’attaquer à des sujets très sérieux.
Puis il a continué durant toute sa carrière à alterner ces 2 facettes de sa personnalité.

9- J.D. Quelles sont et y a-t-il « des premières fois » avec Spielberg ?
•A.A.  Oui, plusieurs.
Premier film intégralement filmé dans l’océan ( il a vite regretté cela mais le résultat est sans pareil).
Créateur du blockbuster de l’été. Surement le plus jeune réalisateur (de moins de 28 ans) à dépasser les 100 millions au box office.
Probablement le premier producteur à être aussi un réalisateur à succès toujours en activité.
Et beaucoup d’autres…

10- J.D. D’après vous qu’a-t-il apporté au cinéma ?
•A.A.  Le plaisir de se détendre dans des films incroyablement agréables, formidablement bien construits, qui n’oublient jamais de saluer et de s’inspirer les géants du cinéma qui sont passés avant lui (Hitchcock, David Lean…).
Il a créé un label de qualité incontournable.
Et avec ses amis du Nouvel Hollywood (Coppola, Scorsese, De Palma et Lucas), ils ont changé le cinéma pour toujours.

11- J.D. En vous remerciant, si Spielberg était un de ces films lequel serait-il et pourquoi ?
•A.A.  On va mettre THE FABELMANS de côté…
Je dirais RENCONTRE DU TROISIÈME TYPE. Steven l’a écrit, réalisé. Il y a beaucoup de lui dans ce film. Beaucoup de passages personnels et bien plus profonds que l’on ne pourrait le penser.
Bonne lecture à celles et ceux qui tenteront l’aventure. « SPIELBERG » est le volume 2 de la seconde CINÉ TRILOGYn donc oui, il y en 4 autres.

Propos rapporté par Jean Davy, le 18 octobre 2025 pour clicinfospectacles.fr