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David Ratte, Interview

  1. J.D. David Ratte, bonjour et bienvenue sur Clicinfospectacles.fr, tout d’abord pouvez-vous présenter à nos lecteurs ?

    D.R. Bonjour. Je suis auteur de BD (C’est à dire scénariste, dessinateur et coloriste) depuis une vingtaine d’années. Depuis mes débuts j’ai réalisé ou participé à une trentaine d’albums pour différents éditeurs tels que les éditions Paquet, Soleil et plus récemment les éditions GRAND ANGLE.

  2. J.D. Vous venez de publier aux éditions Grand Angle « A la poursuite de Jack Gilet » qui mène le lecteur sur les pas d’un bourreau d’animaux, qu’est qui vous a intéressé dans cette histoire ?

    D.R. C’est l’histoire de l’éléphante Mary qui a attiré mon attention. Elle a été jugée, condamnée et pendue en 1916 aux USA. En faisant des recherches j’ai découvert que les procès d’animaux ont été courants pendant des siècles aux 4 coins du monde, y compris jusque dans les années 2000. J’ai essayé d’imaginer qu’elle pouvait être la vie d’un bourreau spécialisé dans ce type d’exécutions.

  3. J.D. Qu’est que vous entendez par « Bourreau d’animaux » ?

    D.R. Il s’agit d’un professionnel assermenté chargé d’appliquer les condamnations.

  4. J.D. Tous les animaux étaient-ils susceptibles d’être condamnés ?

    D.R. Oui. A travers l’histoire on a condamné toutes sortes d’animaux domestiques ou sauvages, du plus petit au plus grand, y compris des termites, des sangsues, des taupes, des dauphins, etc … Tout ce qui respire était susceptible d’être jugé.
    5. J.D. Ca suppose que l’on reconnait à l’animal une certaine conscience morale ?

    D.R. C’était la croyance populaire, en effet. On pensait même que les animaux pouvaient être impactés par la condamnation de l’un de leurs congénères et donc en tirer une leçon.

    6- J.D. Un procès avec juge, avocats, … était-il organisé ou la sentence était-elle rendue sous une autre forme ?

    D.R. Il y a eu toutes sortes de « formules », mais dans de nombreux cas les            animaux étaient défendus par un avocat et comparaissaient devant un juge civil ou ecclésiastique.

    7- J.D. Quelle est la trace la plus ancienne que l’on retrouve d’un « Bourreau d’animaux » ?

    D.R. Les rapports les plus anciens remontent aux XIe et XIIe siècles.

    8- J.D. Est-ce que la sanction était-elle toujours la mort ?

    D.R. Pas nécessairement. Il y a eu des bannissements, des assignations à résidence, des amendes et un nombre incalculable d’excommunications. Mais la mort était souvent requise.

    9- J.D. Y a-t-il des Bourreaux célèbres ?

    D.R. Pas à ma connaissance. En général les exécutions étaient réalisées par les représentants de l’ordre au niveau local. A priori seuls les humains étaient exécutés par des bourreaux professionnels. J’ai imaginé le métier de « bourreau d’animaux » pour les besoins de mon récit.

    10- J.D. Comment cette pratique était-elle perçue par les gens ?

    D.R. Etant donné le nombre de procès répertorié, on peut supposer que c’était perçu comme quelque chose de normal. A travers l’histoire les exécutions d’humains étaient souvent considérées comme des sources de distractions … alors on peut imaginer quand le supplicié était une truie, un cheval … ou un éléphant.

    11- J.D. De nos jours, cette pratique perdure t elle et sous quelle forme ?

    D.R. Le dernier procès semble remonter à 2008 en Macédoine. Un ours a été condamné à payer une amende de 2300 € pour avoir détruit des ruches. C’est l’état qui a payé l’amende.

    12- J.D. En vous remerciant, selon vous peut-on être bourreau et aimer les animaux ?

    D.R. C’est toute la question que pose A LA POURSUITE DE JACK GILET. Pour le découvrir je vous invite à lire l’album !

Propos  rapport par Jean David, le 19 Février 2025 pour clicinfospectacles