Fatima
1917, au Portugal, à Fatima trois jeunes bergers prétendent avoir vu la très sainte Vierge Marie, très vite la nouvelle va se répandre et de plus en plus de croyant vont se rendent sur le lieu des apparitions. Mais très vite aussi les autorités ecclésiastiques vont remettre en cause la véracité des propos des enfants jusqu’au 13 octobre.
Ecrit à 6 mains par Valério D’Annunzio, Barbara Nicolos et Marco Pontecorvo, « Fatima » s’inspire des mémoires de Sœur Lucia qui témoigne de son sentiment sur le comment elle a vécu à la fois les apparitions mariales à l’époque et sur toutes les épreuves qu’elle a du affronter et subir pendant. Pour cela nous replongeons dans un Portugal rural rongé par la 1ere guerre mondial et le décompte journalier de ces morts, un Portugal en pleine crise économique, spirituel et pauvre.
Tourné pour une grande partie en milieu naturel la reconstitution historique des lieux est saisissante de réalisme. Devant la caméra en plus d’un casting international Harvey Keitel, Goran Visnjic ou Lucia Moniz, trois jeunes comédiens Stéphanie Gil, Jorge Lamelas et Alejandra Howard, qui incarnent avec une incroyable justesse et profondeur les trois petits pastoraux, de l’innocence de l’enfance ils passent au fur et a mesure à la gravité des grands.
Sans jamais essayer de convaincre, Fatima, aborde tous les aspects qu’a soulevé ces apparitions à son époque et encore maintenant, aussi bien du côté des croyants que des non croyants avec les entretiens entre le professeur Nichols interprété par Harvey Keitel et Sœur Lucia incarné par Sonia Bragà qui sont de véritables joutes spirituelles et laisse à chacun la possibilité de croire ou de ne pas croire.
Malgré que se soit un évènement fondateur que tout le monde connait qui a façonné, qui façonne encore aujourd’hui, et qui façonnera encore demain l’église avec un grand E et la chrétienté les apparitions de la Cova de Iria n’ont été adapté que deux fois au cinéma une première fois en 1952 et une seconde fois en 2009.
Avec cette nouvelle adaptation digne d’une grande superproduction, Marco Pontecorvo signe ici un hommage sincère, touchant et poignant à la fois à Lucia, Francisco et Jacinta et au cœur immaculé de Jésus pour ne pas dire une profonde dévotion qui ne peut que résonner au plus profond de chacun.
Jean Davy le 5/10/2021,
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