F.O. Je suis un comédien-chanteur-auteur et parfois metteur en scène, né à Paris il y a quarante ans.
2- J.D. Vous êtes sur la scène au Sentier des Halles jusqu’au 20 février avec « Je ne suis pas une libellule », comment le spectacle a-t-il vu le jour ?
F.O. C’est un vieux rêve qui a rencontré tout d’abord l’envie de mon pianiste et compositeur, Yves Meierhans, puis le regard précis et rigoureux de mon metteur en scène, Jean-Marc Hoolbecq, et, enfin, la belle confiance de Colette Cohen, ma productrice.
3- J.D. Vous débutez le spectacle par des souvenirs d’enfance, est-ce un spectacle autobiographique ?
F.O. Absolument.
4- J.D. A plusieurs reprise- vous nous parlez de ce petit garçon qui veut être une fille, pour vous ce spectacle est-il un rêve d’enfance ?
F.O. Pas exactement, mais il part de là.
5- J.D. Avec le temps cette différence est devenue votre force ?
F.O. Bien sûr. C’est mon petit « happy end » personnel !
6- J.D. Vous n’êtes pas très fan de cette période de votre vie, avec le spectacle est- ce que l’adulte que vous êtes s’est réconcilié avec cette période ?
F.O. Oui, j’ai globalement détesté mon enfance, et j’ai appris à me réconcilier avec.
7- J.D. Sur scène vous êtes accompagné au piano par Yves Meierhans, pouvez-vous nous parler de votre collaboration ?
F.O. Lui vient vraiment du classique et de l’accompagnement du chant lyrique, il a donc fallu cheminer ensemble pour trouver un terrain d’entente entre music-hall pur et purisme classique… ce délicat équilibre me correspond bien !
8- J.D. Tout au long du spectacle, vous alternez entre créations originales et adaptations, qu’est-ce qui est le plus difficile et quelles sont vos références musicales ?
F.O. Tout est difficile ! Et simple en même temps. Tout nécessite du travail, de la remise en question, de la technique et beaucoup d’envie. Mes références musicales sont assez éclectiques… Disons, pour faire court, Sarah Vaughan, Jacques Brel, Juliette Gréco, Damia, Sondheim, Bernstein, Benjamin Britten, Ravel, Debussy, Madonna !
9- J.D. Le spectacle commence par un superbe numéro de mime, tout le long du spectacle vous jouez, vous dansez, vous chantez du Jerry Lewis pour ne pas dire du Tex Avery, quelles sont vos influences et qu’est-ce qui est le plus difficile ?
F.O. J’aurais adoré être un vrai danseur et je pense beaucoup à ce que fait mon corps, quand je suis sur scène. Ce n’est pas un hasard si j’ai choisi un metteur en scène qui est aussi chorégraphe !
10- J.D. Sur scène depuis le 14 janvier, votre perception de cette époque a-t-elle changé au fur et à mesure des représentations ?
F.O. Non. En revanche, la belle écoute, la finesse et l’enthousiasme de certains spectateurs mettent du baume au cœur. L’intelligence, voilà où se situe l’espoir !
11- J.D. Des projets ?
F.O. Plein ! Tout d’abord « Le crime de l’orpheline », une nouvelle création avec ma camarade de « L’Envers du décor » que nous allons jouer au théâtre du Ranelagh du 1er avril au 18 juin prochains. Du Grand-Guignol musical mis en scène par Philippe Lelièvre. Je crois pouvoir dire que ça vaudra le détour ! Et puis je jouerai deux spectacles (« La Libellule » et « Le Crime ») au festival d’Avignon cet été. Gros mois de juillet en perspective !
12-JJ.D. Pour finir, en vous remerciant, que diriez-vous à ce petit garçon qui voulait être une fille si vous le rencontriez aujourd’hui ?
F.O. Je crois que je lui dirais quelque chose comme « Ce sont les autres qui ont un problème, pas toi. Et ne perds pas trop de temps à ne pas t’aimer ou à douter de toi-même. »
Propos recueillis par Jean Davy – 24 février 2016
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