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Eric Loizeau, Interview

1-J.D, Eric Loizeau, bonjour et bienvenue sur Clicinfospectacles.com, tout d’abord pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

E.L, Je suis avant tout un marin, ayant navigué en course sur tous les océans du monde pendant plus de vingt ans avant de me consacrer à la montagne et l’alpinisme et gravi plusieurs sommets dont l’Everest en 2003. Depuis je me consacre à la protection de la planète et plus particulièrement des océans.
 

2-J.D, Vous venez de publier aux Editions Favre «L’Odyssée du Plastique », pourquoi ce titre ?

E.L, Tout simplement par ce que ce livre est le récit des voyages autour du monde maritime des bateaux et des équipages de la Fondation Race For Water consacrés à la lutte contre la pollution plastique.

3-J.D, Comment avez-vous rencontré l’Association Race For Water ?

E.L, Et qu’est qui vous a intéressé ? Par ma vie entre mer, neige et glaciers et mes préoccupations environnementales, il était logique que l’on me propose en 2012 de devenir ambassadeur de la Fondation. Cela me permettait de trouver un rôle actif et surtout de comprendre le phénomène et les sources de la pollution.

4-J.D, Quelles sont ces axes de travail ?

E.L, Les trois axes de la Fondation sont Comprendre, partager, agir, expliqués par les Trois Gouttes : « Learn, Share, Act. »

5-J.D, 2015 a été une année décisive ?

E.L, Oui, cela a été l’année du Learn, de l’apprentissage et du témoignage, en revenant on savait que TOUS les océans étaient pollués et que la situation était

gravissime. C’est à ce moment que l’on a décidé de se lancer dans une seconde

Odyssée avec un bateau différent utilisant des moteurs électriques et uniquement

des énergies renouvelables, donc un bel exemple de transition énergétique

6- J.D, Tous les océans sont-ils concernés par ce fléau qu’est le plastique ?

E.L, Oui, sans exception. J’ai navigué an Arctique et franchi le passage du Nord-Ouest Nord-Ouest en 2016 et j’étais en Antarctique au mois de décembre dernier. Les

relevés d’eau de mer que nous avons exécutés ont montré la présence de micro-

déchets plastiques, probablement emmenés par les courants.

7-  J.D, A-t-il été facile de mobiliser ?

E.L, De nombreux gouvernements rencontrés dans nos Odyssées sont conscients du problème mais sans solution à mettre en place. Ils sont donc sensibles aux solutions

que nous essayons d’apporter.

8- J.D, Quelles sont les actions qui ont été mise en place ?

E.L, Nous essayons de mettre en place des solutions de recyclage efficaces et « propres » et de valoriser ainsi les déchets plastiques afin qu’ils soient systématiquement collectés. Particulièrement dans les pays en voie de développement, ce qui permet de créer une économie parallèle. Nous encourageons une économie circulaire « zéro

déchets ». Nous proposons une solution de recyclage « chirurgie de guerre » avec la machine Biogreen inventée par des ingénieurs français qui permet de transformer

n’importe quel plastique en énergie sans dégagement de gaz toxiques.

9- J.D, Avez-vous constaté au fur et à mesure une prise de conscience de l’opinion publique ?

E.L, Oui, heureusement. Au moins en Europe et en France où les gouvernements et

les médias sont de plus en plus mobilisés et conditionnent ainsi l’opinion publique.

La jeune génération est particulièrement concernée.

10- J.D, En vous remerciant, selon vous, comment voyez-vous l’avenir des mers ?

E.L, J’espère que nous allons changer nos comportements, que les industriels vont se montrer de plus en plus responsables en acceptant de diminuer quelque peu leurs bénéfices, afin que la production de plastiques dans la monde décroisse sensiblement. Sinon en 2050, comme le prédit mon amie la navigatrice Helen Mac Arthur, il y aura dans l’océan plus de plastiques que de poissons et nous serons au bord d’un « suicide collectif »…..

Propos rapporté par Jean Davy, le 10 03 2020 pour clicinfospectacles
Eric Loizeau, Interview
L’odyssée du plastique