N.P Je suis Nicolas Plantrou, président de la fondation Belem depuis une dizaine d’années. J’étais avocat et commissaire aux comptes et ai été président du conseil d’orientation et de surveillance de la Caisse d’épargne Normandie. Je suis depuis longtemps passionné par la mer et par le patrimoine français, pieuvres d’art et monuments historiques
N.P. Ma première rencontre avec le Belem date d’une Armada de Rouen, le Belem rivalisait de beauté avec le bateau italien Americo Vespucci. Tout de suite j’ai été séduit par la baratté de sa ligne et j’ai pu le visiter et apprendre l’histoire fantastique de ce bateau qui m’a rempli d’enthousiasme
N.P. Le Belem est un Trois-mâts barque construit pour être un bateau de marine marchande avec une coque en métal, des mâts en bois et des voiles . Il était destiné à aller chercher des fèves de cacao en Amérique du Sud pour les chocolats Menier
N.P. La révolution industrielle a commencé au milieu du XIXème siècle,ce qui a conduit les campagnes à se vider, les ouvriers s’entassant dans les villes dans des conditions difficiles .Les syndicats ont été créés à la fin du siècle ; les conflits sociaux étaient souvent durs ,ce qui peut se comprendre compte tenu de la misère de la classe ouvrière . La plupart des ouvriers étaient des journaliers.
N.P. Les Anglais construisaient des bateaux à vapeur depuis plusieurs décennies, mais la France avait du retard . Le gouvernement avait mis en place des primes pour aider les chantiers navals à poursuivre la construction de bateaux à voile qui nécessitaient une main d’œuvre plus nombreuse. C’est pourquoi le Belem est un bateau à voile, mais l’innovation a été de faire une coque en métal avec des plaques de fer rivetées sur la charpente
N.P. Le Belem n’a pas influencé la marine marchande mais il a été un des derniers bateaux à voile ayant servi de navire de fret. Son originalité a été sa longue vie et ses changements successifs puisqu’après avoir été navire marchand jusqu’en 1914, il est devenu yacht de luxe avec Westminster, il a fait le tour du monde avec Guiness puis est devenu bateau école avide les Italiens avant de redevenir français grâce aux Caisse d’épargne.
N.P. le belem a connu un incendie lors de sa première traversée transatlantique, il a échappé de justesse à l’éruption de la Montagne Pelée en 1902, puis d’un tsunami au Japon alors de son tour du monde , il n’a subi aucun dommage durant les deux guerres mondiales et il a été sauvé de l’abandon par les Caisses d’épargne à la fin du Xxème siècle
N.P. Le bateau a été français puis anglais puis irlandais, puis italien et à nouveau français. Il s’est appelé Belem, puis Fantôme II puis Giorgio Cini et à nouveau Belem . Ces multiples changements sont peu fréquents mais cela arrive assez souvent malgré tout. Le France est devenu Norway par exemple.
N.P. L’histoire est connue grâce à des archives qui ont été conservées, grâce aux témoignages oraux qui se sont transmis au fil du temps ainsi qu’à des travaux historiques menés par des écrivains qui ont été séduits par la magnificence du bateau et l’ont mis à l’honneur dans des ouvrages qui font le plaisir des lecteurs
N.P. Le Belem est classé monument historique, il est visité par 50 à 60 000 personnes par an. C’est un musée ambulant t car il va de port en porte et que tous les Français peuvent naviguer sur le Belem, vivre une expérience unique de navigation à l’ancienne. L’originalité du Belem est que 2 000 personnes viennent chaque année apprendre à naviguer avec l’équipage professionnel en utilisant les méthodes de navigation du XIX ème siècle tout en ayant les instruments de sécurité su XXIème siècle. Cela en fait un bateau unique dans le mond
N.P. Personne ne peut représenter, à lui seul, l’histoire du Belem. Chaque période est différente et le monde a bien changé en 125 ans, la destinée du bateau a changé car personne n’aurait pu imaginer une vie aussi longue à un bateau fabriqué pour transporter des marchandises, les propriétaires du bateau sont tous différents (aujourd’hui c’est la Fondation Belem qui gère ce bateau depuis le don qui lui a été fait du bateau par les Caisses d’épargne). On doit rendre hommage à tous ceux qui ont fait la vie du Belem, les armateurs successifs, les capitaines et équipages, les mécènes, les navigants et tous les amoureux de la mer qui soutiennent ce joyau français.
Propos rapporté par Jean Davy, le 20/06/2020 pour clicinfospectacles