1- J.D. Philippe Lucas, bonjour et bienvenue sur Clicinfospectacles.fr, tout d’abord pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ? Aux Editions Lavauzelle Equitation vous venez de publier « Des histoires d’hippodromes, de la Normandie aux hippodromes parisiens » qu’est qui vous a intéressé ?
P.L. Ce livre est le fruit d’une carrière de 35 ans entre 1985 et 2020 sur les hippodromes et notamment l’hippodrome de Longchamp en tant que technicien. J’ai débuté en 1984 comme saisonniers à Deauville. Étant originaire de Beaumont-en-Auge j’ai pu grâce à mes parents me promener dans certains haras comme le Quesnay ou le haras de Bouquetot dans les années 1970.
L’envie de faire ce livre vient aussi de la lecture de deux ouvrages « À quoi jouent les hommes » de Christopher Donner et Éphrem Houël, inventeur de la science hippique et créateur des premières courses au trot en France de Jean Pierre Reynaldo.
Au cours de toutes ces années j’ai recherché des cartes postales représentant les hippodromes.
L’ambition de ce livre est seulement de faire partager aux amoureux des courses de chevaux ces documents plutôt qu’ils ne dorment au fond d’un classeur. Cela a été un long travail de recherche auprès des mairies depuis presque deux ans , j’en ai contacté une cinquantaine pour connaître les dates de création et de fermeture des hippodromes.
C’est un projet familial que j’ai réalisé avec mon neveu Maxime Julien et ma fille Camille
Ce que m’a parut intéressant c’est de montrer l’atmosphère de l’époque au travers de l’habillement, des bâtiments, j’ai choisi de montrer bien sur les grands hippodromes qui aujourd’hui sont la vitrine des courses hippiques mais également des hippodromes qui proposent une ou deux réunions par an mais qui existent depuis plus de cent ans.
Le livre est parcouru de quelques annectodes comme l’émeute à Longchamp le 14 Octobre 1906 ou suite à départ de course pris dans la confusion le public avait envahi la piste et détruit les barraques de la pelouse.
Ma collection de 1200 cartes postales représente 350 hippodromes, en 1932 il y avait 540 sociétés de courses aujourd’hui la France a sur son territoire 233 hippodromes c’est plus que dans tout le reste de l’Europe
2_ J.D. Sait-on à quand remonte le premier en France ? Et d’où vient cette tradition ?
P.L. les premières courses se sont déroulées dans les années 1830 et il a toujours discussion sur qui à été le premier Saint Brieuc et Cherbourg sont les premiers endroits ou il y a eu des courses, à cette époque il y avait des courses de clocher entre les jeunes aristocrates
3- J.D. Pourquoi s’être concentré sur ces deux régions ?
P.L. le livre ne se concentre pas sur ces deux régions, le sous-titre du livre résume ma carrière (Deauville et les hippodromes parisiens) dans l’ouvrage il y a 100 hippodromes partout en France.
4- J.D. Y avaient- ils des spécificités dans les hippodromes que l’on soit en Normandie ou à Paris ?
P.L. Il n’y a pas de différences a part le fait que certains soit galop (plat ou obstacle) ou trot (monté ou attelé) certains hippodromes font toutes les spécialités comme Clairefontaine en Normandie ou Cagnes sur mer dans le Sud.
5- J.D. Proposaient-ils des courses durant toute l’année ou non selon les régions ?
P.L. C’est la création des sociétés de courses (société d’encouragement 1833 ; Société des steeples chasses 1863 ; Société sportive d’encouragement 1887 ; Société sport de France 1883 et société du cheval français 1896 qui a permis d’organiser les courses en France avec un calendrier, il faut dire qu’il n’y avait pas autant de courses à cette époque qu’aujourd’hui
6- J.D. Ces rendez-vous équestres et plus largement les hippodromes avaient-ils un rôle social ? Comme aujourd’hui tout le monde pouvait il y aller ?
P.L. Au début des années 1900 les courses hippiques étaient un des seuls loisirs c’est pour cela que l’on voit des hippodromes bondés et le cheval avait une place importante dans la société. Tout le monde pouvait aller sur le champ de courses en sachant que certaines enceintes étaient réservées à la noblesse et aux propriétaires.
7- J.D. Ont-ils eu une influence sur le nombre de licencié en équitation et sur l’élevage en France ?
P.L. l’équitation est un autre monde par contre l’élevage est essentiel dans les courses c’est même la base des courses hippiques encore aujourd’hui les ventes de Deauville sont très importantes c’est ce qui fait le sel des course c’est d’acheter un yearling ( cheval de 18 mois ) sans savoir s’il sera en mesure de courir en courses
8- J.D. Vous consacré un chapitre à Paris qui a compté pas moins d’une vingtaine d’hippodromes, comment expliquez-vous qu’ils ne soient plus que neuf ?
P.L. ce constat sur Paris est le même pour toute la France (voir réponse point 2 ) il faut aussi savoir que les hippodromes notamment les petits fonctionnent essentiellement avec des bénévoles
9- J.D. Vous abordé également la crue de 1910, a-t-elle joué un rôle dans leurs disparitions ?
P.L. non ne je pense pas mais il a fallût rationaliser et probablement que l’immobilier à accélérer le mouvement
10- J.D. Très richement illustré de photographies d’époque a-t-il été difficile de retrouver pour certains des traces ?
P.L. Il s’agit de cartes postales et non de photos, j’ai accumulé au fil des années ces CP et pour les hippodromes disparus il est parfois difficile de retrouver des dates de création de la société, je cherche des informations sur le site de BNF et également sur Rétronews.
11-J.D. Selon vous quelle est la course la plus prestigieuse ?
P.L. Il me semble que l’Arc de Triomphe à Longchamp est la course la plus importante de l’année pour le galop et je retiendrai le Prix d’Amérique à Vincennes pour les trotteurs, ces deux courses ont un retentissement mondial.
12- J.D. En vous remerciant, lequel conseillerez-vous à nos lecteurs de découvrir ?
je pense que Clairefontaine dans le Pays d’Auge mérite le détour, il est dit que c’est l’hippodrome de France le plus fleuri, j’aime bien également Vichy
Bien cordialement
Propos rapporté par Jean Davy, le 26 septembre 2025, pour clicinfospectacles.fr