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Tcheky Karyo

Interview de Tcheky Karyo à l’Hermitage

Tendresse, douceur, délicatesse, tolérance

C.F : Vous avez un CV, un parcours « Béton », au théâtre, au cinéma ; dans la chanson on dirait que vous gardez ça secret, je dirais même intime, c’est encore méconnu ?


T. K : Ça commence être connu. Ça fait longtemps que je suis sur la route avec ma guitare et que je m’amuse avec harmonies. Il y a eu des circonstances un peu graisseuses. Des maisons de disque, Mercury, Universal, m’ont posé de faire un Album. J’ai pris le temps de réfléchir, d’avoir un projet. J’avais besoin d’être crédible à mes yeux, que mes musiciens se rende conte que je ne suis pas un acteur connu qui se péte et veut faire un Album. Ça vient de loin, ça a un sens par rapport à ce Domène où l’on se met en répétition. J’avais envie d’être porté par des émotions qui me tenaient à cœur comme douceur, de faire partager les rencontres que j’ai faites musicalement. Ça ne va pas être secret puisqu’on a fait cette tournée à Paris. Ensuite en province ; on a des dates pour Oslo, Bale, les États-Unis, certains rôdent en province pour aller à Paris, nous on se rode à Paris pour aller en province.

C.F, Quel public toucher vous : uniquement votre génération ou bien tous les âges jeune compris ?

T.K : Souvent on me dit : « t’as peur que les moins de 20 ans te connaisse ? J’ai un public plutôt large, j’ai fait des films populaire que les môme on vue (« Bad Boys » «  The Patriot »« Addicted to Love »…), toute la génération hip hop de banlieue me connaisse bien, j’ai un dialogue avec eux, sur myspace aussi, je considère qu’on vit au même moment qu’eux. Quand je parle avec des gens de mon âges qui reste coincés sur leur jeunesse, je trouve ça bête. Je me dis : on a été jeune aussi. Moi j’avait du mal avec les adultes de mon époque qui ne vivaient pas les mêmes choses que moi et je me sentais bien avec ceux de la génération de mes parents qui avaient gardé une ouverture, je me disais : je veux ressembler à ce gens-là. Pour tout d’un coup tout casser en hip-hop ou en rap, il ne faut pas se fossiliser.

C. F, Vous écrivez et composez ?

T. K, J’ai plutôt composé, j’ai écrit une chanson dans l’album « The Fragrance », un rêve devenu chanson et c’est surtout l’aspect musicale qui m’importait. J’ai toujours eu de la pudeur par rapport à l’écriture bien que j’aie des goûts pour les textes, j’en ait dit et lu beaucoup de théâtre. J’ai envie de commencer à préparer le prochain album sur scène. Une façon de gagner du temps sur l’enregistrement en studio. La scène, c’est plus sensuel.

C.F, Le mélange des cultures, ça signifie quoi pour vous ?

T. K, Ça vaut le coup de le creuser et d’éviter tout forme de communautarisme. D’avoir découvert d’autre façons d’être, d’autre culture m’a ouvert l’esprit, aidé à me comprendre mieux. J’ai grandi dans une sorte de schizophrénie parce que mon père nous a obligés à nous intégrer, on a ainsi un sens des valeurs, sinon on ne peut pas comprendre les règles du pays où on est, on vit tout seul. Sans renier ses racines, au contraire. Quand on a cette délicatesse on finit par réchauffé le désir des gens qui ont de l’inquiétude par rapport à cette différence. Par contre on ne peut pas empêcher la connerie, partout il y a a la nature humaine, invariable dans sa bonté et sa méchanceté.

C. F, Internet, Myspace et les téléchargements gratuits, quand penser vous ?

T. K, Ont peut donner le téléchargements gratuits. Ça dépend. Ill faut des règles : ce qui n’ont pas revenue ailleurs qu’a travers leur engagement artistique je trouve normal qu’ont paie, sinon ils vivent de quoi ? C’est jouer le jeu des grosses boites qui vont s’en mettre plein les poches de toute façon, même myspace un jour deviendra payant s’ils se rendent compte qu’ils non pas assez de blé avec la pub ou leurs 133 millions d’internautes. Vous vous rendez compte de l’argent que ça ferait. Ça peut être bien pour des gens qui veulent se faire connaitre et n’ont absolument rien à perdre, mais il faut composer.
Pour la communication, c’est aussi important que le téléphone ou l’imprimerie. Le filaire c’est énorme. Les maisons de disque petit à petit vont se transformer sinon elles seront satellisées ou exploseront. On le voit aux Etats-Unis : quand ils ont réalisé qu’avec le cinéma indépendant il y avait un potentiel de créativité immense ils ont créé des boites de production soi-disant indépendante mais travaillant pour elles et qui leur ramenaient tout cette matière grises, cette créativité. Une crise c’est comme la bouteille à moitié vide ou à moitié pleine ; c’est la même chose que savoir s’intégrer, aller vers l’autre et essayé de le comprendre. Souplesse et fluidité, on se fait du bien quand ont fait ça.

C. F, Qu’aimerait-vous exprimer, qui vous tient à cœur ?


T. K , J’espère que tout le monde ira vier en 2007.

 

Propos recueillis par Claudie Fournier, le 20/12/2006 pour clicinfospectacles
Photo : Hugues Marcouyau